Repas chinois

J'ai récemment découvert une très bonne chaîne You Tube qui m'inspire beaucoup. On y voit une jeune chinoise, qui vit dans une sorte de jardin d'Eden où la profusion règne (de magnifiques choux côtoient un pamplemoussier qui dégueule littéralement de fruits), se fabriquer un lit en bambou, faire du sucre avec des cannes, ramasser du coton et s'en faire une couette, et puis surtout cuisiner. Elle a le geste sûr et précis et tout ce qu'elle prépare fait terriblement envie. Elle sait tout faire, ce qui a le don d'énerver ma femme... 
Ne pitant pas le moindre idéogramme, je ne sais rien de cette jeune femme et si un lecteur de chinois, bonne âme, pouvait m'indiquer dans quelle région elle vit, je lui en serait reconnaissant. 

Voici quelques liens vers sa chaîne: 

- Là elle fabrique des sucreries:

- Là elle cuisine:

- Là, elle prépare le repas du nouvel an pour sa mère ou sa grand-mère (si j'ai bien compris):

- Quand je la vois faire ses pâtes, je me demande pourquoi je me fais ch... avec un laminoir...

- Là elle se fait une couette de A à Z (on est à un très haut niveau de démerde):

Bref, je vous incite à explorer sa chaîne qui constitue par ailleurs un excellent remède à l'insomnie. 

Inspiré par cette jeune femme, j'ai ressorti le wok qui n'avait plu servi depuis des années, et je me suis mis à cuisiner comme elle... Hier soir, on recevait un couple d'amis. J'en ai profité pour faire un menu 100% chinois et tester des associations avec le vin. Pas encore le réflexe de photographier les plats... mais j'avais préparé:
- des amuses bouches blinis-purée d'avocat à la bergamote, crevette grillées au cumin
- des rouleaux de printemps classiques crevettes, vermicelles de riz, carotte, concombre et avocat accompagnés d'une salade fenouil-mâche vinaigrette à la moutarde violette de Brive-La-Gaillarde
- des brioches vapeur bao (échine de porc hâchée, citronnelle, cébettes, carotte, sauce soja, vinaigre de riz, miel)
- un wok ail, gingembre, cébettes, cacahuètes, châtaignes, shiitakés, carottes, rouelle de porc, sauce soja, miel, lait de coco, sésame
- un dessert chocolat-poire préparé par les invités

Pour accompagner ces 5 mets, 4 vins.

Dom Perignon Vintage 2006
Superbe champagne, d'une richesse et d'une générosité exceptionnelle. Un Dom Perignon très mûr, confit, sur des notes de pêche cuite, de mirabelle et de miel. Le vin s'achève sur une amertume réglissée de bon aloi. Remarquable. A servir frais si bu maintenant mais peut tranquillement poireauter des décennies en cave tant son potentiel semble immense. Préféré au 2004 bu pendant les fêtes de Noël.

Domaine de l'Immortelle - Le P'tit Grain 2017
Un vin que j'avais déjà commenté ici il y a un an environ. 
Toujours aussi bon, le vin s'est quelque peu assagi. Moins exubérant dans ses arômes, un poil moins frais, il me semble plus rond, plus riche. Le litchi et la rose sont toujours là, de même que la finale sur la bergamote. Très bon. 

Clos du Tue Boeuf - Vin Rouge 2016
Belle robe pourpre assez claire. Nez fruité sur la griotte et l'amaretto. Très frais, avec une note d'eucalyptus, si bien qu'une grande inspiration dans le verre chatouille le nez et fait éternuer. En bouche, c'est un modèle de gamay de soif qui se boit à grandes lampées (la bouteille n'a pas survécu plus d'un quart d'heure). On retrouve les arômes du nez: la griotte qui devient presque merise, avec une belle acidité traçante, l'amande amère et une touche de poivre. Sans profondeur ni longueur, c'est un vin désaltérant qui ne supportera pas un plat riche ou relevé. A boire sans modération cet été sous la tonnelle. Rapport qualité/prix de fou. 

Domaine les Grandes Vignes - Le Pont Martin 2015



Superbe robe jaune ambrée. Nez puissant d'une grande richesse, essentiellement sur l'abricot confit, le rôti et des notes enivrantes de térébinthe. La bouche est moelleuse, sur la confiture d'abricots et le miel, et surprend par sa douceur et sa délicatesse aromatique. On se serait attendu à quelque chose de plus exubérant compte tenu des impressions du nez. La finale est assez courte, le vin manque soit d'ampleur, soit de tension, mais il est très plaisant pour son jeune âge. La rondeur des sucres en finale m'aurait orienté vers un moelleux bien plus âgé. L'association avec le fondant poire-chocolat est réussie mais ce vin serait superbe sur un chausson aux abricots ou une tarte aux abricots caramélisés. 



Conclusion

Bon feeling sur ces choix de vins pour accompagner la cuisine chinoise. 
Je vais continuer à explorer ces associations. Je reste convaincu que les blancs secs de muscat et les Gewurz macérés se prêtent très bien aux entrées asiatiques. J'aime l'association des rouges légers de Loire avec des plats cuisinés avec lait de coco. Les moelleux du Layon, que j'avais déjà adorés avec la cuisine Thaï de l'excellent Spice and Wine (Paris 14), sont à mon avis des vins de premiers choix à associer avec la cuisine chinoise.  



 

 





 

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