Daniel Sage - Nyctalopie 2017

Je me souviens de mon premier contact avec les vins de Daniel Sage. C'était sur cette même cuvée, il y a 3 ans. Disons le clairement, je n'avais pas beaucoup aimé. Mais déjà, le lendemain, en regoûtant le fond de bouteille, j'avais commencé à m'y faire...

Depuis, j'ai bu beaucoup de cuvées de celui qu'on appelle dans la Loire le "sorcier du Pilat". Et ses bouteilles font désormais partie de celles que je ne sors que dans des occasions privilégiées...   

Donc clairement, mes goûts ont évolué. Avec ces vins natures un peu "borderline", c'est un peu comme avec les oxydatifs jurassiens. La première fois qu'on goûte, il est rare qu'on aime: le caractère oxydatif du vin est perçu comme un défaut. Après tout, l'oxydation d'un vin n'est-elle pas le plus rédhibitoire des défauts? J'ai d'ailleurs une petite anecdote comme ça avec un ami qui a jeté à l'évier une bouteille de Château Chalon de Bourdy qu'il avait héritée de son père, car le vin était "madérisé". Il ne connaissait pas les oxydatifs du Jura et a certainement jeté une sublime bouteille... Depuis, je lui ai appris à aimer ces vins et il dit lui-même que cette bouteille était probablement merveilleuse...

Il en est de même de certains vins natures, qui présentent certainement des "défauts" au sens œnologique du terme, mais qui finalement se révèlent merveilleux lorsqu'on a appris à les aimer. C'est indiscutablement ce qui a du m'arriver avec les vins de Daniel Sage. Je ne peux pas affirmer que les vins qu'il produit aujourd'hui sont exactement les mêmes que ceux qu'il produisait il y a 3 ans, mais je ne crois pas que ce soient les vins qui ont évolué, mais bien mes goûts et ma capacité à comprendre et apprécier ces vins. 

Bref, revenons à ce "Nyctalopie"...


La robe est assez sombre pour cette cuvée, pourpre légère aux reflets rubis clairs. 

Le nez, au départ un peu réduit, avec des notes animales, s'ouvre assez rapidement sur les petits fruits noirs (mûre, cassis) et rouges (groseille, framboise), le poivre blanc. Une belle impression générale de fraîcheur se dégage de ce nez, malgré la persistance de notes un peu fauves (fourrures).

En bouche, le vin est rond, juteux, sur les arômes du nez. Le vin affiche un profil aromatique bien mûr, sur la mûre justement, la cerise et le poivre. On est loin du claret annoncé, avec une matière assez enveloppante. La finale est fraîche avec une acidité assez élevée qui est peut-être le seul bémol que j'apporterai à ce vin.

Commentaire général: Très bon! C'est un très beau vin, assurément bien typé nature et qui ne conviendra pas à tous les becs. Pour moi, c'est une pure gourmandise. Néanmoins, maintenant que j'ai bu d'autres cuvées de Sage, celle-ci n'est pas parmi mes préférées, avec une acidité un peu trop prononcée à mon goût.   


Noté 15,5/20




 

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