Le temps des copains

C'est le début des vacances estivales. Les amis sont venus passer 4 jours à la ferme. L'occasion idéale pour moi de sortir quelques bouteilles de la cave et de régaler les copains. J'ai servi toutes les bouteilles à l'aveugle. Quasiment tous les vins se sont très bien présentés, les déceptions et défaillances se sont faites rares... Je vais commenter tous ces vins dans l'ordre dans lequel ils ont été bus, tant pis pour le côté pot pourri de ce compte rendu de dégustation. 



Le Clos du Tue-Boeuf - Vin Rouge 2016

J'ai déjà commenté ce vin ici. Rien à bougé depuis. Toujours aussi bon. 

Noté 14/20


Le Temps des Copains (Domaine de l'Ecu et Domaine Landron Chartrier) - Astra 2016 



La robe est jeune, pourpre sombre. 

A l'ouverture le vin est complètement réduit sur le pet et l'oeuf pourri... Pas engageant du tout. La bouteille est mise de côté et bue 2 jours après. La réduction est partie, aucune trace d'oxydation. Pointent alors des arômes variétaux évoquant une très grande maturité et concentration des baies de gamay: cerise noire, mûre confiturée, poivre. Le nez, bien que désormais plus séducteur, reste néanmoins sur la réserve. Le vin semble fermé. 

En bouche, le vin est, à l'ouverture, complètement serré et fermé à triple tour. Il finira par s'ouvrir timidement à J+2, sur ce même registre de gamay très mûr, avant de basculer dans l'oxydation à J+3. 

Commentaire général: Pas prêt. Le vin reste fermé à ce stade et ne s'est pas bien présenté. Difficile à évaluer à ce stade. Il n'y a pas de plaisir possible pour le moment. J'attendrai les autres au moins 3 ans. La bouteille sera finie à 4h30 du matin avec un reste de poitrine de veau roulée aux herbes où elle sera alors appréciée. Mais bon...
Non Noté 



Quentin Bourse et Sébastien Fleuret - Antigel 2016 



La robe est rubis assez claire, légèrement trouble. 

Très forte volatile à l'ouverture, avec un nez essentiellement sur le vernis à ongles et le dissolvant. La bouteille est mise de côté. Le lendemain, c'est pas beaucoup mieux...

En bouche, le vin est acide, âpre, sur ces mêmes notes de dissolvant. La "bouteille" est clairement défaillante et dans les 2 jours qui suivent, le vin ne s'améliorera pas. 

Commentaire général: Défectueux. Bon là c'est clair, il n'y a pas de doutes permis, la bouteille est daubée. Je n'en tire aucune conclusion quant au travail du vigneron (j'avais apprécié ses 2 rouges de copains que sont "Rouge against the machine" et "Leon"). Mais là, c'est clairement foireux. Est-ce que le contenant plastique y est pour quelque chose?... Ca a fini dans le coq au vin. 

Non Noté



Emile Hérédia - Montrieux - Brut de Bulles 2011



La robe est jaune claire. Les bulles nombreuses. 

Le nez est assez discret (le vin est peut-être bu un poil trop frais), mais très agréable, sur le coing et les fleurs blanches. 

La bouche est vive et tendue. C'est un pétillant très sec, désaltérant, avec une bulle fine. Très bon, moins vineux et peut-être plus fin que ce qu'on a l'habitude de boire avec un Champagne. Les sucres sont très peu perceptibles. On retrouve en bouche le coing et les fleurs blanches (notamment la fleur de sureau et le tilleul). 

Commentaire général: Très bon. Moi qui ne suit pas un grand amateur des bulles, cette bouteille que j'ai souvent bue fait bien partie pour moi des 2 ou 3 meilleurs pet'nat' que je connais. Une magnifique bulle de chenin, sans aucune lourdeur. 

Noté 14,5/20



L'Anglore - Tavel 2017



Superbe robe d'un rosé intense aux reflets ambrés. Difficile néanmoins de l'apprécier correctement ce soir là, le vin étant bu dans l'obscurité. 

Le nez est magnifique, comme toujours sur cette cuvée. Sur la grenadine, les épices douces, l'orange amère et une vaste panoplie de notes florales qui prennent ici clairement le dessus. C'est un nez qui fait terriblement saliver et il est difficile de résister à la tentation d'y tremper les lèvres. 

La bouche est ronde, suave, associant fraîcheur, finesse et douceur (avec une légère sucrosité). On retrouve les arômes du nez avec ces beaux amers caractéristiques du domaine en finale, même si moins marqués sur ce millésime (que je goûte ici pour la première fois). Le vin est léger et fin, parfaitement à boire, alors que j'ai encavé pour quelques temps les 2016. 

Commentaire général: Délicieux, tout simplement. Je n'ai que rarement croisé des rosés qui puissent lui être comparés (le Parisy de Reynaud, le rosé d'Alain Castex), et clairement jamais de Tavel qui soit de ce niveau. C'est vraiment très très bon... Les copains sont sur le cul d'apprendre que c'est un rosé!

Noté 17/20
  


Les vins du Cabanon - Canta Manana 2018



La robe est rosée assez sombre, tuilée voire légèrement ambrée dans le disque. 

Très beau nez, à dominante de notes florales, notamment sur le chrysanthème. On y trouve également les petits fruits rouges (framboises et groseilles), le raisin blanc et de légères notes muscatées.   

En bouche, c'est un pur bonheur. Le vin est rond, avec une acidité discrète. Assez vineux, mais sans aucune lourdeur: c'est frais, désaltérant, d'une buvabilité hors norme. 

Commentaire général: Délicieux. Peut-être pas au niveau du Tavel de l'Anglore bu la veille au soir (quoi que...), meilleur que certains millésimes de Parisy, c'est assurément l'un des 3 ou 4 meilleurs rosés produits en France. 

Noté 16,5/20



Emmanuel Reynaud - Parisy (millésime inconnu)



La robe est rose-orangée, aux reflets légèrement peaux d'oignons, proche de celle d'un Ploussard. 

Magnifique nez sur la fraise des bois, les fleurs tubéreuses (géranium encore), le poivre blanc et une touche de fumée. Très légère note animale également. Le nez est plus profond que celui du Canta Manana et plus sudiste que celui de l'Anglore. 

La bouche est ronde, avec de la puissance aromatique, mais sans aucune lourdeur. Le vin présente une certaine douceur et affiche dans le même temps une grande maturité de raisins et une belle fraîcheur en finale. L'équilibre est remarquable, avec un alcool très discret (j'ai déjà bu cette cuvée beaucoup plus marquée par des notes d'alcool trop appuyées). 

Commentaire général: Superbe rosé. C'est un très beau Parisy que celui-ci. Dans un registre plus puissant, plus corsé et plus mûr que l'Anglore mais présentant la même souplesse et la même complexité aromatique. Entre les deux, mon coeur balance, c'est une question de style.  

Noté 17/20



L'Anglore - Les traverses 2016



La robe est rubis assez claire, aux reflets très légèrement cuivrés.   

Le nez est encore une fois superbe sur les petits fruits rouges (fraise notamment), les épices (curcuma et poivre) et l'orange sanguine. C'est très expressif, sur un registre plus épicé et moins floral que le Tavel du même millésime.  

En bouche on retrouve les arômes du nez. L'orange sanguine et le côté globalement sanguin de ce vin s'exprime encore davantage en bouche. La matière est fine, aérienne, et la texture est fluide et très plaisante. 

Commentaire général: Un sacré canon! Un vrai vin de plaisir à boire sans modération. 

Noté 16/20 



Henri Milan - Le Clos Milan 1999



J'ai déjà commenté ce vin ici. Rien à rajouter. C'est la quatrième fois que je bois ce millésime, et c'est toujours aussi impeccable. Très beau vin. 

Noté 16,5/20



Charlotte et Louis Perot (Domaine de l'Ostal) - Obras Completas 2016 



La robe est rouge violacée, plutôt claire, aux reflets rubis.

Beau nez, assez typé nature, sur la framboise, la grenadine, la cerise, le poivre et le biscuit sec (petit beurre). 

En bouche le vin présente une très belle fraîcheur et une énorme buvabilité. Ca pinote presque sur les arômes de cerise du nez (la cerise est dominante en bouche). En finale, on retrouve le biscuit sec, laissant l'impression qu'on a laissé fondre un boudoir sous la langue. 

Commentaire général: Très joli vin de soif, pas fluide pour autant, il conserve une certaine mâche. La bouteille n'a pas fait un pli. Impossible de partir sur un Cahors à l'aveugle!

Noté 14,5/20




Château Eugénie 1988



La robe est jeune, rouge assez claire aux reflets rubis. On distingue de très légères nuances d'évolution dans le disque, mais on ne partirai sûrement pas sur un vin de 30 ans. 

Très beau nez, assez peu sur le tertiaire, avec un très beau fruit (fraise et mûre). De très légères notes animales au départ qui s'estompent progressivement pour laisser place, sur le fond de verre, à une odeur enivrante de confiture de mûre. Pas un nez de grande complexité, mais très net, et étonnamment jeune. 

Magnifique équilibre en bouche, avec une finesse de grande classe. On retrouve la mûre essentiellement, et de légères notes d'évolution (cuir), mais ça reste une aromatique essentiellement fruitée. Pas de gros volume ni de grande ampleur, avec une finale de longueur modeste, mais d'une délicatesse remarquable et d'un équilibre stupéfiant. 

Commentaire général: Superbe. C'est vraiment un magnifique vin à parfaite maturité et d'une classe remarquable compte tenu de son pedigree. C'est le 3ème millésime que je goûte de ce château dans les années 80, et je suis à chaque fois enthousiasmé par la qualité du vin qui pourrait aisément mettre chaos bon nombre de GCC bordelais du même âge. J'avais alors testé les millésimes plus récents sans y retrouver cette étonnante classe. Faut vraiment que je me décide à appeler le domaine pour savoir si ils ont des vieux millésimes en cave...

Noté 17/20



Château Margaux - Pavillon Rouge 1990 



Difficile d'apprécier la robe, car le vin est bu dans une semi obscurité, mais ça a tout l'air d'une robe jeune, qui me semble pourpre, et rubis dans le disque, sans signes d'évolution. 

Le nez est très beau, assez fin, sur la prune, les fruits rouges et le cassis. Un peu de vanille et du bois, mais un boisé élégant, plutôt subtil. C'est pas d'une grande profondeur ni d'une grande complexité mais c'est très net, précis, élégant. 

En bouche, on a les mêmes impressions: celles d'un vin subtil au très bel équilibre, mais sans grand volume. C'est fondu, élégant, très souple et soyeux. Le toucher de bouche est très agréable. On y retrouve la prune et le cassis et un léger toasté. Tout est parfaitement en place. Un très beau vin de facture classique, difficile d'y trouver le moindre défaut...

Commentaire général: Excellent. C'est le vin impeccable, à l'équilibre irréprochable. Mais c'est peut-être aussi son défaut: c'est un peu trop "propret" et ça manque un peu d'émotion... Mais ne boudons pas notre plaisir, la bouteille a été bue en silence, dans un certain recueillement...

Noté 17/20



Château d'Yquem 1986

Après le Pavillon Rouge, on enchaîne sur le premier blanc de notre week-end, et pas n'importe lequel. C'est Yquem, servi pour accompagner une tarte tatin aux abricots. Je trouve que c'est l'accompagnement parfait pour les Sauternes, je n'ai pas encore trouvé mieux.

  

La robe est dorée, plutôt claire, elle a à peine commencé à s'ambrer très légèrement. C'est clairement une robe de Sauternes jeune. 

Le nez est très puissant, exubérant. Le premier nez est presque violent. Whaou!.... Il faut y revenir calmement pour commencer à analyser tout ce qu'il peut y avoir dedans: ananas rôti, caramel, abricot confit, orange... Le nez est peut-être un peu trop puissant et jeune pour que j'y déchiffre à ce stade toute sa complexité. 

En bouche, on retrouve un vin de grande puissance et de grande concentration. C'est vraiment très jeune, mais malgré cette concentration, le vin évite toute lourdeur et une fine acidité en finale permet d'équilibrer harmonieusement l'ensemble. La liqueur n'est pas trop présente. On y trouve un beau rôti et les arômes du nez s'affirment ici, avec surtout le caramel et l'écorce d'orange confite. Une touche de gingembre fait son apparition et participe à la sensation de puissance du vin. 

Commentaire général: Grand vin. C'est assurément un grand Sauternes et un très beau Yquem mais il est pour moi trop jeune à ce stade. Je ne lui aurai jamais donné 10 ans de plus que le 1995 bu à Noël. Le registre aromatique et l'ampleur du vin en bouche étaient comparables. Je pense que c'est un millésime à encaver encore quelques décennies. Un vin fait pour mes petits enfants. 

Noté 16/20

  

Château La Nerthe 2008



La robe est difficile à évaluer dans l'obscurité mais semble être d'un beau grenat sans traces d'évolution.

Le nez est très beau, sur des notes de petits fruits rouges et noirs bien mûrs, de réglisse, de garrigue et d'épices. C'est bien un nez sudiste, mais équilibré, sans signes de surmaturité, sans notes animales, sans le pruneau qui me déplaît souvent dans les jeunes vins de l'appellation. 

La bouche est à l'image du nez. Un registre aromatique sudiste mais dans une bouche de grande élégance et de grande finesse. La matière est veloutée, les tanins juste comme il faut, souples, et l'alcool imperceptible. La finale s'affirme sur le foin sec, une petite touche fumée et quelques délicates notes florales. 

Commentaire général: Un très beau Châteauneuf, d'un équilibre remarquable pour son jeune âge. Décidément, après un magnifique Clos des Papes, 2008 est un millésime qui me plaît beaucoup à Châteauneuf. Les Châteauneufs de moins de 20 ans ont tendance à me fatiguer le palais, ce qui m'avait d'ailleurs éloigné de ce type de vins. Il faut en fait ne pas suivre les avis communs et privilégier les "petits" millésimes donnant des vins plus frais et digestes et encaver quelques "grands" millésimes réputés, favorisant la concentration et la puissance en alcool, pour les générations futures...   

Noté 16/20



Domaine Lucy Margaux - Wildman Blanc 2017



J'ai déjà commenté ce vin ici. Ca reste une fois encore un gros coup de coeur. Je regrette simplement de ne pas l'avoir ouvert suffisamment tôt. Le vin se présentait donc essentiellement sur ces arômes de fleurs et de fruits exotiques et il n'a pas eu le temps de s'ouvrir suffisamment pour révéler ces notes exceptionnelles de tabac à chicha et d'épices qui m'avaient tant enthousiasmé à Noël. 

Il n'empêche que c'est un superbe Sauvignon, qui n'a d'égal que ceux de Pierre Beauger. 

Noté 17/20



Domaine Gramenon - A Pascal S. 2007 





Très belle robe pourpre, sombre, encore très jeune et sans traces d'évolution. 

A l'ouverture, c'est une catastrophe. Le nez est complètement réduit, la bouche asséchante et alcooleuse. Le vin est donc mis de côté, ouvert, et regoûté le lendemain. 

Et 24 heures après, c'est un tout autre vin qui se présente. Le nez est superbe, sur les fruits noirs confiturés, la cerise, le cuir et les notes florales (violette). C'est un nez encore bien jeune, puissant et primaire, mais profond et équilibré. A l'aveugle, on partirai aisément sur une très belle Côte Rôtie. 

La bouche est magnifique, suave, ronde, chaleureuse, mais sans aucune lourdeur. La texture est superbe, avec là encore la classe et l'élégance d'une grande Côte Rôtie. La finale légèrement mentholée fait ressortir une petite touche d'alcool, ce qui me fait penser que le vin aurait mériter quelques années de cave de plus pour être totalement raccord avec mon palais. 

Commentaire général: Excellent. C'est un très très beau Côtes du Rhône, digne d'une très belle Côte Rôtie. Le vin a d'ailleurs très largement surpassé une Côte Rôtie de Chapoutier bue le lendemain. J'y reviendrai. Seul petit bémol: c'est encore un poil jeune pour moi. 

Noté 16,5/20



Azienda Agricola Serragghia - Zibbibo Bianco 2014





La robe est étonnante, orange claire, très trouble, avec de la matière dedans! Le fond de bouteille est même épais. Une robe qui évoque celles de certaines bières blanches. 

Whaou! Le nez est explosif. C'est superbe, et d'une complexité folle. Il y a de la volatile c'est certain, mais l'expressivité des arômes emporte tout. On passerait des heures le nez dans le verre: fruits exotiques, litchi, écorce d'orange, bergamote, abricots secs, miel, épices douces et fleurs (rose). Rien que ça! Juste ENORME. 

En bouche, là aussi, l'intensité aromatique est stupéfiante. Quelle claque! Le vin présente une énergie folle, une grosse puissance aromatique sans manquer de finesse et de fraîcheur (le vin est désaltérant et se prête magnifiquement à cet apéro estival). La finale est interminable et on réactive tous les arômes en bouche dès qu'on resalive. 

Commentaire général: Superbe. C'est divin. Je suis décidément de plus en plus un adepte intégral de ces superbes vins d'émotion. 

Noté 18/20   



Dario Princic - Pinot Grigrio 2015





La robe est vraiment surprenante pour un blanc, même macéré. On a un magnifique rouge vermillon, assez clair. Ca ne peut être que du pinot gris. 

Un peu fermé au départ, le nez devient énorme lorsqu'il accepte de s'ouvrir. C'est un nez très épicé, sur les épices orientales: cumin, cardamome, muscade et même cannelle. On y trouve aussi des notes de miel, d'abricots secs, et une pointe de vivacité sur le citron confit et le pamplemousse. 

En bouche, la matière est superbe. On retrouve toute la gamme aromatique du nez mais une petite amertume en finale me fait penser que ça vaut le coup de garder les prochaines quelques années supplémentaires en cave. 

Commentaire général: Superbe. Un pinot gris de macération de très haut niveau qui montre bien, après ceux de Pierre Beauger, que ce cépage, qui ne m'a jamais séduit en blanc, devient exceptionnel en orange. Il révèle alors un incroyable potentiel aromatique sur un vaste registre d'épices orientales. C'est un coup de coeur. 

Noté 17/20



Château Pichon Longueville (Baron) 2002





La robe est très sombre, presque noire. C'est de loin la robe la plus sombre des 30 et quelques bouteilles dégustées. C'est une robe encore jeune, aux reflets aubergine. 

Le nez est puissant et très charmeur, sur le cassis, le cèdre, le cuir. Le fond de verre révèle des notes de tabac et de chocolat mais ça reste un nez plutôt primaire, avec un boisé présent mais discret (ce n'est pas lui qui donne de l'intensité au nez). 

La bouche est très mûre, avec une grande concentration. La matière est superbe, soyeuse, avec des tanins mûrs et enrobés. On retrouve le cassis et une petite touche fumée. C'est dense sans manquer de finesse, à la fois rentre-dedans et totalement harmonieux. Le vin est riche, juteux avec une mâche délicieuse et rien ne vient amoindrir le plaisir. La finale est interminable.

Commentaire général: Grand vin. Indiscutablement. Comme pour le Pavillon Rouge, il n'y a rien à redire à ce vin parfaitement équilibré et archétypique de l'appellation, mais après les 2 macération italiennes, l'émotion retombe un peu. Un vin qui procure dès maintenant beaucoup de plaisir: je ne prendrai pas le risque de le garder beaucoup plus longtemps car je ne vois pas trop comment il pourrait être meilleur.

Noté 18/20



Château Bel Air Marquis d'Aligre 1975



La robe est grenat assez sombre, aux reflets terreux dans le disque. 

Le nez est étonnant de puissance et de profondeur, sur le cassis, la mûre, le cuir, la boîte à cigares. Je n'y retrouve pas la subtilité des BAMA de ces années que j'ai déjà bus, mais dans un registre plus classique de grands Bordeaux, c'est superbe. 

En bouche, le même étonnement pour moi. Je n'avais encore jamais bu un vieux BAMA aussi concentré, aussi charpenté mais sans être serré avec des tannins durs comme on en rencontre si souvent dans les grands Bordeaux de ce millésime, qui a souvent été mal géré. Si je ne reconnais pas ce que je connais des vins du domaine, je prends énormément de plaisir sur ce vin plus "classique", peut-être le plus margalien des vins de Boyer. Disons que ça ressemble plus à ce que pourrait être le Château Margaux si ce dernier, dans ce millésime, n'était pas aussi ferme. Le vin a commencé à basculer dans un registre aromatique tertiaire, tout en gardant du fruit (cassis essentiellement), mais il ne faut pas se presser de le boire pour autant tant la richesse du vin lui garantit encore quelques belles années.

Commentaire général: Grand vin. C'est tout simplement le plus grand Bordeaux de 1975 que j'ai bu jusqu'à maintenant...

Noté 18/20



Clos Fourtet 2001



Belle robe pourpre présentant de premiers très légers signes dévolution grenat dans le disque. 

Très beau nez de fruits noirs bien mûrs (cassis, mûre), de cerise, et de notes grillées. Le nez est encore jeune, sur le fruit, avec un beau volume et une grosse intensité, mais sans grande complexité. 

La bouche présente une magnifique texture soyeuse à l'équilibre remarquable: les tanins sont déjà bien souples et fondus et l'alcool discret malgré un gros volume. C'est un très beau vin, dense et charpenté, mais sans aucune lourdeur. La finale présente une petite amertume plaisante pouvant rappeler l'orange cuite.

Commentaire général: Excellent. Très agréable à boire aujourd'hui mais qui en a encore gros sous la pédale. Le seul petit bémol est peut-être un petit manque de complexité mais qui pourrait se combler au vieillissement. Je conseillerai donc de l'attendre encore juste le temps qu'il commence à évoluer sur le tertiaire. 

Noté 17/20



Hugues Béguet - Côte de Feule 2017



Superbe robe très "ploussardienne", entre le rouge vermillon et l'orange. 

Le nez est magnifique. Très typé Ploussard nature, mais sans aucun défaut. On y trouve une petite note animale variétale mais qui ne prend pas le dessus et reste discrète pour laisser la place à un bouquet de grande douceur: les fruits (fraise écrasée, grenadine, écorce d'orange séchée), les épices (safran, curcuma, poivre blanc) et enfin les fleurs, que je ne saurai identifier. Tout y est. 

La bouche ne déçoit pas. Elle est ample, avec une belle rondeur et une grande souplesse. On y retrouve les arômes du nez, dans le même ordre, ponctués d'une petite pointe fumée. C'est d'une très grosse buvabilité. 

Commentaire général: Excellent. Un magnifique Ploussard de soif qui se boit sans soif. La bouteille et les verres se vident à une vitesse ahurissante. Voilà un vin qui réconciliera les détracteurs avec les vins "nature". C'est un vin qui ferait un carton dans les bars branchés de la capitale et qui n'a rien à envier aux Ploussards d'Overnoy, pour un prix nettement plus doux. Autant faut-il en trouver... C'est pour moi un gros coup de coeur. 

Noté 17/20

 

Les Bertrand - Fleurie - Cuvée du Chaos 2017



La robe est magnifique, rouge carmin aux reflets vermillon. 

Passée une légère volatile à l'ouverture qui s'efface presque aussitôt, le nez se présente dans un superbe bouquet de petits fruits rouges bien mûrs (framboise, fraise des bois) réhaussé de délicates notes florales (rose, violette) pour finir sur le poivre blanc. Très beau, très pur. 

Le toucher de bouche est magnifique, le vin soyeux, avec une acidité discrète. La matière est à la fois présente, tapissant le palais d'une délicieuse sensation de velours, et très aérienne. Aucune altérité ou aspérité en bouche, ça coule tout seul dans nos gosiers reconnaissants. La bouche est surtout portée sur les épices (poivre) et les fleurs. C'est absolument délicieux. 

Commentaire général: Très très bon. Un Fleurie divin, de grande classe. 

Noté 16,5/20 



Château Haut-Bommes 1955





Ah... J'aime cette robe des vieux Sauternes, d'un superbe acajou aux reflets ambrés. 

Le nez est fabuleux, parfaitement équilibré, sur la confiture d'abricots, l'orange confite, la banane flambée, le miel, le caramel, le café, la mangue et les agrumes. On passerait des heures le nez dans le verre, et d'ailleurs, je vois les amis qui replongent régulièrement leur nez dedans, même si ce dernier est vide. Le passage à la bouche, lorsque le nez est aussi prometteur, est toujours animé d'une certaine crainte...

Crainte totalement injustifiée dans ce cas, tant la bouche est harmonieuse. La complexité et la richesse aromatique sont incroyables, sur la pâte de coing, les raisins de Corinthe, le Lemon Curd et tous les arômes du nez. On y trouve aussi une petite note de noisette. Le vin a digéré ses sucres, mais pas complètement. La finale sur le Lemon Curd présente une fine acidité qui équilibre magnifiquement le vin et donne furieusement l'envie d'y revenir.

Commentaire général: Superbe. C'est toujours un moment privilégié que la dégustation d'un vieux liquoreux. Celui-ci était magnifique, à parfaite maturité si bien que j'y ai pris bien plus de plaisir que sur le Yquem. Un grand moment. 

Noté 18/20



François Dumas - Condrieu 2015



Cette bouteille est choisie par les copains dans ma cave et m'est servie à l'aveugle. 

La robe est jaune claire, un peu trouble, aux reflets légèrement verts.  

Le nez est très frais et délicat, sur les fruits jaunes à noyaux (pêche et abricot) essentiellement, les agrumes (pamplemousse) et de légères notes florales (chèvrefeuille). On y trouve aussi un petit côté "levuré" qui me fait tout de suite partir sur un vin nature. Mais rien de variétal ici et je ne parie sûrement pas sur un viognier.   

En bouche, on a affaire à un beau blanc sec, avec de la vivacité et de la fraîcheur. Cela ne l'empêche pas d'avoir un beau volume et une belle profondeur. Le registre aromatique sur l'abricot, le coing, la bergamote et le chèvrefeuille associé à la vivacité et la fraîcheur du vin, avec une belle acidité en finale, ne m'évoque pas grand chose de connu. Je propose un grand cru d'Alsace. Mais pas du tout. J'oublie donc l'acidité et le tranchant du vin et me focalise sur l'aromatique pour proposer alors: "un très très beau viognier"...

Commentaire général. Très bon. C'est un Condrieu qui n'en n'est pas un, qui bouscule tout ce que l'on peut penser connaître du viognier. Je n'avais encore jamais bu un viognier, et encore moins un Condrieu, avec une telle vivacité et une telle acidité en finale... Au final, c'est un très beau vin, avec une indiscutable élégance qui étonnera les amateurs de Condrieu, qui n'y retrouveront pas leurs habitudes, mais qui ravira tous ceux qui trouvent le viognier mou et/ou trop gras et onctueux. Assurément surprenant. De la belle ouvrage. 

Noté 15/20 



Jean-Pierre Rietsch - Sylvaner Vieille Vigne 2018



J'ouvre cette bouteille pour illustrer le caractère alsacien de ce Condrieu de Dumas. 

La robe est jaune clair aux reflets légèrement verts. 

Le nez est vif, tranchant, sans être agressif, sur les fruits jaunes (abricot, pêche) et les fleurs blanches. C'est assez appétant et fait monter la salive dans la bouche. 

La bouche est vive, avec une acidité assez prononcée, mais de belle fraîcheur. La bouche est tendue, la finale iodée et minérale. Aromatiquement, les notes citronnées prennent le dessus en bouche. 

Commentaire général: C'est bon. Un Sylvaner sympathique associant notes citronnées et salinité en finale ce qui en ferait un vin d'apéro parfait sur des huîtres. 

Noté 14/20  



Domaine de Courcel - Pommard Grand Clos des Epenots 2008



Là aussi, la bouteille est choisie dans ma cave et m'est servie à l'aveugle.

La robe est grenat sombre, aux reflets évolués sur des nuances briques, presque terreuses dans le disque. 
A la robe, je ne place pas du tout le vin à Pommard, mais sur un Bordeaux de 30 ans ou un Rhône sud...

Le nez est fermé et austère, sur l'alcool, les cerises à l'eau de vie, les fraises au vin de mon grand-père, la réglisse. A l'aération et en essayant de faire abstraction de cette note alcooleuse dominante, je sens les épices et un côté très vert (qui m'évoque la rafle). 
Au nez, je ne place pas du tout le vin à Pommard, mais sur un Rhône massif trop jeune (malgré la robe évoluée) ou un quelconque vin du sud oxydé.

La bouche est massive, ferme et serrée ne procurant aucun plaisir à ce stade. On y retrouve la cerise à l'eau de vie, les épices et le bois jeune. La finale est désagréable, avec une forte astringence, des tannins envahissants et asséchants. Beaucoup trop jeune et trop vert. Une bouche loin de ce que représente pour moi le Pinot Noir, surtout sur un grand cru de Bourgogne. La bouche a un caractère sudiste et est beaucoup trop jeune, même si l'amertume et la sécheresse en finale n'augure rien de bon quant au vieillissement futur du vin. Je pars sur un Rhône trop jeune, dans la difficulté de passer outre l'astringence tannique pour déguster correctement le vin.

Commentaire général: Grosse déception. Je tombe de ma chaise à la levée de la chaussette. Ce vin présente tous les défauts que je ne m'attendais surtout pas à y trouver: trop d'alcool, trop de rafles, une surmaturité des grappes, du bois neuf... Et aucune des qualités que j'en attendais. Je me serai attendu à un modèle de finesse et d'élégance, à un pinotage de grande classe et je me retrouve avec un vin vert qui semble oxydé... Oui, une grosse déception, qui me fait même évoquer un défaut de bouteille mais les amis semblent, eux, apprécier (mais ils sont plus coutumiers des vins capiteux).

Noté 10/20



Les Cailloux du Paradis - Racines 2000



Très belle robe grenat aux reflets tuilés très typée Bordeaux à maturité. 

Très joli nez évolué, sur le tertiaire, mais qui garde un beau fruit. On y trouve donc des fruits noirs (cassis et mûre) puis, à l'aération le vin se complexifie de notes fauves, de foin séché, de poivre, d'épices, de cuir et de cacao. C'est un nez qui appelle une viande de gibier. 

La bouche est très belle, parfaitement équilibrée, avec une matière ronde, douce et soyeuse. On retrouve les notes du nez, un côté très bordelais, mais avec une fraîcheur supplémentaire, notamment en finale, avec une belle touche végétale qui pourrait faire partir sur un beau cabernet franc de Loire. On retrouve en bouche un caractère assez fauve, avec des épices et de la fève de cacao torréfiée, de la confiture de cassis. 

Commentaire général: Très beau vin, quelque part entre un beau Bordeaux de 30 ans et un grand Cabernet Franc de Loire. C'est pour moi une très belle découverte parce que je n'avais encore jamais bu cette cuvée avec tant d'années de cave. Et bien ça vaut le coup d'encaver, c'est encore meilleur que lorsque le vin est jeune. Un vin de chasse, pour accompagner un lièvre à la royale.  

Noté 16,5/20



Stéphane Montez - Saint Joseph Cuvée du Papy 2013
 


Ce vin également m'est proposé à l'aveugle. 

La robe est jeune, pourpre profond aux reflets violacés. Beaucoup d'anthocyanes... Je pense déjà à une syrah.

Le nez est caractéristique des belles syrahs du Rhône Nord: cerise et cassis puis réglisse, épices (poivre), violette et un petit côté lardé qui me fait penser à une Côte Rôtie. Ca reste un nez de vin très jeune, très agréable malgré sa jeunesse avec une belle fraîcheur. 

La bouche est ronde et harmonieuse, bien qu'un peu trop jeune pour moi. Les fruits et les épices dominent ici, avec une note de café vert et un boisé un peu trop présent à mon goût. Le côté lardé perçu au nez s'efface, et c'est un registre plutôt primaire qui domine, sur une Syrah fraîche et boisée. La finale est ponctuée d'une fraîcheur mentholée qui renforce la sensation de jeunesse du vin. Le manque de complexité et de profondeur du vin me fait raviser mon jugement, je pense toujours à une Syrah du Rhône Nord mais de plus modeste origine: Saint Joseph ou Crozes.  

Commentaire général: Très bon. C'est un beau Saint Joseph dans un registre très classique. Un peu trop de bois à mon goût. Un vin que j'aurai adoré il y a quelques années, mais les goûts évoluent, et la découverte des Saint Joseph de Gonon ou de Dard et Ribo m'ont depuis éloigné de ce style boisé et concentré. 

Noté 15/20 



Domaine du Clair Obscur - Bourgogne Pinot Noir 2017

J'ai ouvert cette bouteille après la déception du Pommard de Courcel pour illustrer ce que signifiait pour moi un vin "pinotant". J'avais en effet adoré le 2014 bu récemment (voir commentaire ici), qui pinotait à fond!
 


La robe est pourpre, très jeune.

Le nez est totalement fermé et muet. En insistant et à force d'aération dans le verre, on y trouve de la griotte et de la cerise à l'alcool, ainsi que des notes herbacées. Ca s'annonce mal.

La bouche confirme malheureusement l'impression du nez. Le vin est vert, fermé, acide, présentant une astringence tannique marquée et une sécheresse en finale. On a l'impression de croquer dans une prunelle. Je regarde alors la bouteille et me rends compte que je me suis trompé de millésime. Je voulais prendre un 2016. Celui-ci est vert, beaucoup trop jeune, et doit se faire 2 ans en cave. Là, il ne présente que peu de plaisir. C'est un échec.

Commentaire général: Fermé. Un vin ouvert au mauvais moment. Je me rends compte qu'un pinot noir "vert" peut être tout aussi ingrat qu'un cabernet franc vert. 

Noté 10/20 



Chapoutier - Côte Rôtie Les Bécasses 2005



La robe est grenat plutôt claire, aux reflets rubis.

Le nez est assez discret, en retrait. On y distingue néanmoins des petits fruits noirs et de la vanille.

La bouche est à l'image du nez, assez terne. Le vin est campé sur la réserve, la matière est faible de corps, le vin de peu d'ampleur et de volume. On retrouve un peu les petits fruits noirs, le bois et l'olive mais le tout manque clairement d'intérêt. Pas insipide, mais insignifiant. On est très loin de la matière et de la concentration du Gramenon, et même bien en-desous du Montez. 

Commentaire général: Anecdotique. Un vin sans intérêt, qui présente une matière fluide et une aromatique en retrait. Du temps où je buvais presque exclusivement des vins conventionnels, où je ne ratais jamais le salon des vins d'Ampuis, j'étais un fervent partisan de Guigal et plutôt un contempteur de Chapoutier. J'achetais la Brune et la Blonde de préférence à toutes les cuvées de Chapoutier et j'en ai d'ailleurs encavées pas mal à l'époque, ce dont je ne suis pas mécontent maintenant que je les retrouve. J'avais fait exception sur ce 2005, car j'avais lu quelque part que c'était la plus grande réussite de Chapoutier sur cette cuvée... Ce n'est sûrement pas cette bouteille qui va me faire virer ma cuti! 

Noté 13/20


Jérôme Bressy - Domaine Gourt de Mautens 2012



Belle robe sombre, pourpre, sans traces apparentes d'évolution.

Le nez est magnifique, sur les petits fruits noirs très mûrs (mûre, cassis), les épices, la tapenade, le cuir. Le nez présente un registre aromatique clairement sudiste mais sans lourdeur ni l'ombre d'une pointe d'alcool. Il y a quelques notes animales, un peu fauves, mais qui elles aussi sont subtiles, équilibrées. Une grande inspiration permet de percevoir des notes plus fraîches, légèrement végétales, sur les herbes de Provence. 

La bouche est ample, de gros volume avec une grosse concentration et de la mâche mais là encore sans aucune lourdeur. Les tannins sont enrobés, l'alcool imperceptible. Le vin est chaud mais souple avec une texture soyeuse de grande qualité. C'est classe. L'équilibre est remarquable pour un Rasteau et le vin se permet même le luxe d'une certaine fraîcheur en finale, avec de discrètes notes florales. 

Commentaire général: Excellent. C'est un superbe vin, indiscutablement fidèle à son origine sudiste mais d'une élégance rare dans l'appelation, avec notamment un toucher de bouche remarquable. Ce vin me convainc totalement et je le place désormais au-dessus des vins de Richaud dans ma hiérarchie des Rasteau: c'est le plus grand de tous.  

Noté 17/20



Domaine de Dernacueillette - Le Vin 2009



J'avais déjà eu un coup de coeur pour le 2010 ici. Je retrouve ici ce qui m'avait tant séduit sur le 2010, avec un caractère néanmoins un peu plus chaud. 

La robe est pourpre intense, sombre, très jeune.

Le nez est très beau, plus languedocien que le 2010 qui était un peu un OVNI pour moi, mais j'y retrouve ce mélange de fruits noirs trop mûrs écrasés et de cette fraîcheur herbacée sur la garrigue et l'origan. Il y a ici en plus quelques notes un peu fauves qui en font un nez à la tonalité générale plus chaleureuse. 

La bouche est très belle, parfaitement équilibrée, avec des tanins précis et une texture remarquablement veloutée pour un Corbières. C'est vraiment la classe. Il y a les arômes du nez et cette alliance de confiture de mûre et de notes mentholées. Si le 2010 avait des accents floraux, celui-ci est un peu plus fauve.

Commentaire général: Très bon. Ce 2009 confirme mes impressions du 2010: c'est un magnifique Corbières et tout simplement un grand vin du Languedoc. Comme pour le Rasteau de Bressy, c'est le toucher de bouche qui place ces bouteilles au sommet de leur appellation. 

Noté 16/20 



Madeira wine company - Maderista Reserva dry




J'avais découvert ce vin chez Eric Bernardin. J'avais beaucoup aimé. 
J'en ai ouvert une un soir, durant une pétanque nocturne, pour finir la soirée. 

Je n'ai absolument rien à dire de mieux que le commentaire que Eric en avait alors fait, et que je recopie donc ici:

"Nez explosif, surgissant du verre, sur la noix caramélisée, le café, le pralin, l'écorce d'orangée séchée et le tabac hollandais. Bouche vive, étirée par une acidité "laser" qui trace loin, très (très) loin. La matière est élégante, aérienne, d'une grande intensité aromatique, mêlant les notes empyreumatiques à l'agrume (citron noir d'Iran). Finale  puissante, explosive, avec cette acidité qui prend une ampleur incroyable et un retour en (ultra) force de la noix, du café, de l'orange séchée, mais aussi des épices. La fraîcheur omniprésente fait totalement oublier le taux d'alcool du nectar (18 %). Superbe !"

Je rajouterai juste que cette bouteille, n'ayant pas eu un grand succès (tout le monde n'a pas encore succomber aux oxydatifs) a été mise au frigo pendant une semaine environ. Et bien le vin m'apparaissait encore meilleur après, lorsque je l'ai redégusté. Il se mariait alors parfaitement avec des dés de comté, car je lui trouve, outre son caractère oxydatif, une vraie parenté jurassienne. Je suis grand fan et je vais dorénavant me pencher plus sérieusement sur les vieux madères. 

Noté 17/20



Nous avons passé d'excellents moments autour de ces quelques bouteilles. Pas beaucoup de surprises pour moi, il n'y avait presque que des vins que j'avais déjà goûtés. Presque que des confirmations. Je retiens la grosse déception que fût le pommard de Courcel, et il faut vraiment que je regoûte les vins du domaine pour savoir si c'est un style qui ne me plaît pas ou cette bouteille spécifique qui n'a pas été bue quand il le fallait. 
Les plus belles bouteilles sur le papier (Pavillon Rouge, Yquem, ...) ont tenu toutes leurs promesses mais n'ont pas été les vins procurant le plus d'émotion. Dans ce registre, le BAMA, le Cahors 1988, les blancs de macération italiens, le Haut Bommes ont retenu beaucoup plus mon attention.










  

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