Alexandre Jouveaux: déception...

J'avais découvert ce vigneron avec cette même cuvée de rouge en 2015 et j'avais beaucoup aimé. Comme je gardais le souvenir d'une belle bouteille, il m'arrivait d'en acheter un peu quand je tombais sur une quille du domaine, sans avoir jamais regoûté depuis. 
Chose faite désormais avec ces deux bouteilles: ce rouge 2013, méconnaissable par rapport à la première fois que je l'avais dégusté, et un blanc 2016 qui est, et c'est un doux euphémisme, une réelle déception.

A. Jouveaux - Vin de table de France 2013

La robe est pourpre, profonde et sombre, avec un début d'évolution tuilée dans le disque. 

Le nez est peu causant. Un peu de cerise, de poivre et autres épices mais ça reste en retrait. Servi peut-être un poil frais, je regoûterai le fond de bouteille le lendemain où le nez aura basculé sur la cerise à l'eau de vie avec déjà des notes d'oxydation. 

La bouche est à l'image du nez: c'est certainement bon, ça ne présente aucun défaut, mais ça cause pas des masses... La structure est très légère, presque diluée. On sent que le vin est en pleine phase d'évolution, commençant à développer des notes tertiaires, mais il est à ce stade peu aromatique, et un peu sec en finale.   

Commentaire général: C'est pas mal, mais on sent que ça devrait être bien meilleur. Je suppose que ce vin est en phase de fermeture mais je n'exclue pas le risque qu'il continue de se diluer sans jamais se révéler meilleur... Déception donc, tant on est loin du superbe canon de mes souvenirs.


Noté 13/20



A. Jouveaux - Montbarnier 2016 



La robe est jaune très pâle, tirant même sur le beige. Quelques bulles à l'ouverture. 

Le nez est très typé blanc nature, mais dans le mauvais sens du terme. Si sur les rouges les singularités des vinifications naturelles ne me gêne pas et même, je l'avoue, me plaisent parfois, sur les blancs, j'ai beaucoup plus de mal... On retrouve donc ces notes de bière blanche, de cidre, de pomme et de froment, qui peuvent être un peu écœurantes.  

En bouche, le vin présente un perlant persistant. Il faut une longue, longue aération pour qu'il se dissipe un peu. Ce vin donne le sentiment de boire du cidre qui serait resté dans un fond de bouteille ouverte toute une nuit. Normalement, ça part dans un poulet en cocotte! On est sur la pomme et un côté "céréales" que je n'aime pas. Certains y trouveraient une belle minéralité mais de mon côté, l'aromatique est assez rédhibitoire. 

Commentaire général: Je n'aime pas. C'est simple. Peut-être qu'en l'attendant quelques années, il changerait de visage. Mais là, c'est écoeurant et je n'accroche pas du tout au style aromatique. Comme le cidre éventé, il va finir dans un civet de lapin. A 30 euros la bouteille, c'est un peu rageant... Mais heureusement, ce n'est pas avec les blancs de ce vigneron que j'ai rempli ma cave...

En l'occurrence, c'est pas la première fois que je retrouve cette aromatique particulière dans un blanc naturel, et presque toujours avec du Chardonnay. Si je suis le premier à défendre les vins naturels, parce que ce sont ceux qui me procurent le plus de plaisir aujourd'hui, je reconnais que sur les blancs, les ratés restent assez nombreux alors que sur les rouges cela fait bien longtemps que je n'ai pas bu une bouteille défectueuse. Je reste donc vigilant avec les blancs nature, même si les plus beaux vins que j'ai bus cette année étaient des blancs nature (les blancs de Pierre Beauger, auxquels j'essaierai de consacrer une page spéciale même si pour le moment je suis un peu trop intimidé devant la beauté de ces vins pour en parler). 


Noté 9/20 

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