Bouchard Père et Fils - Meursault-Genevrières 1989

Je suis fâché avec la Bourgogne depuis quelques années. Surtout dans les blancs, où les déceptions furent nombreuses, innombrables même, alors que le Jura voisin me régalait de superbes chardonnays à prix nettement plus raisonnables (même si les choses changent trop vite). Pourquoi aller mettre 100 euros pour une bouteille (un minimum pour un grand cru) qui va me décevoir: des blancs gras, vanillés et patauds et des rouges eux aussi trop boisés, ou verts... J'ai donc délaissé la Bourgogne pour me tourner vers le Jura et le Beaujolais... Mais il me reste quelques bouteilles à maturité en cave. Pour accompagner une papillote de cabillaud, légumes d'été et chorizo, et étant en présence d'amateurs de grands bourgognes, j'ouvre, presque à reculons, ce Meursault-Genevrières 1989.




La robe est magnifique, je dois le reconnaître. Vieil or intense et profond aux très légères nuances ambrées. C'est très beau, certes, mais sûrement oxydé...

Le nez est magnifique, je dois le reconnaître. Pas la moindre trace d'oxydation, c'est riche et profond sur le miel, la cire, le beurre frais, la vanille et la noisette grillée. Manque que la truffe pour en faire un nez parfait, mais c'est la classe, indiscutablement. La richesse du nez me fait craindre une bouche trop riche, trop grasse et mollassonne. 

La bouche est magnifique, je dois le reconnaître. Certes, c'est une bouche massive, offrant une matière riche et dense, avec du gras, mais le vin garde la petite tension suffisante pour le laisser du bon côté de la force. Et puis cette richesse s'accompagne d'un toucher de bouche soyeux absolument remarquable. On retrouve le beurre, la vanille sur l'attaque puis les arômes s'intensifient en bouche sur l'abricot sec et le miel. Longue finale miellée sur la mirabelle. C'est grand.  

Commentaire général: Grand vin. Bon ok, quand c'est bon, c'est bon. Vraiment bon même. Ce vin me réconcilie avec la Bourgogne. La bouteille finie je fais l'inventaire de ce que j'ai en cave et je trouve soudainement que j'en ai quand même vraiment plus beaucoup. Faut que je refasse des stocks. Oui, je sais, je suis un cyclothymique du vin: une bonne bouteille et c'est reparti, j'oublie mes déceptions passées!


Noté 17/20

 


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