Mariette Gaillard et Albéric Dietrich - L'Abiizze

Je ne sais presque rien de cette bouteille, ni de ses géniteurs. Je ne me souviens plus pourquoi je l'avais achetée (ce qui m'en avait convaincu), certainement la curiosité. Je ne connais pas le millésime et aucun code sur la bouteille ne me le laisse deviner. Je dirai que c'est entre 2015 et 2017. Je n'ai rien trouvé sur le net sur ces vignerons ou cette cuvée.
Les indications qu'on trouve sur la bouteille sont:
         - "CF-Ch-Gr": que j'interprète comme une indication sur l'assemblage: Cabernet Franc, Chenin, Grolleau. Si c'est bien ça, c'est fort original. 
         - 49750: le code postal de Beaulieu-sur-Layon. On est donc dans la Loire, et l'assemblage deviné est cohérent. 
         - Pas de sulfites ajoutés. On est sur un vin nature. 

Allez on goûte. 
 

 
La robe est pourpre profonde, sombre, aux reflets magenta. 

Le nez va se révéler, au cours de la dégustation, très évolutif et particulièrement complexe. A l'ouverture, il est assez marqué par la volatile, mais ça passe rapidement. Ce n'est pas une volatile sur la colle ou le vernis à ongle, mais une volatile plus légère qui, avec l'aération, laisse une impression de fraîcheur, un peu végétale, qui m'évoque la liqueur de verveine.  Je continue d'aérer et le nez se complexifie alors de notes de miel, de pâte de coing, de datte et de figue. Dans un verre noir, je partirai sur un blanc, certainement. Il y a bien quelques notes épicées et des fruits rouges et noirs, mais c'est pas ça qui domine et retient l'attention. Le lendemain (j'ai bu la bouteille sur 2 jours), le vin présente un nez un peu plus typé "nature", avec cette odeur de biscuit que j'aime beaucoup. 

La bouche présente, à l'image du nez, un profil très original. C'est le mélange de beaucoup de fraîcheur aromatique, avec la fluidité et la tension d'un blanc sur l'attaque et le milieu de bouche, associées à une acidité assez haute, puis la rusticité et les tanins coquins et accrocheurs sur la finale qui nous rappellent bien qu'on est sur un rouge. Il serait très intéressant de découvrir ce vin dans un verre noir. Jusqu'à la fin de bouche, on pourrait rester sur un blanc. Après, ça ne se discute plus, on est bien sur un rouge, assez croquant même. Cette rusticité en fin de bouche (mot qui n'a rien de péjoratif pour moi) me rappelle le Chinon de Lenoir bu récemment. Aromatiquement, c'est autre chose. On retrouve le coing, la figue et le biscuit, ce qui me fait dire que le Chenin doit être largement dominant dans l'assemblage.

Commentaire général: C'est très bon. Vraiment, j'aime beaucoup. Le seul bémol que j'apporterai serait sur ces tanins encore un peu accrocheurs en finale. Il aurait fallu boire cette bouteille après quelques années de cave. Mais même en l'état, j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir et le vin n'avait pas bougé d'un iota le lendemain. Recommandable. 


Noté 15/20
 

Commentaires

  1. Bravo pour cette qualité descriptive de vos dégustations. On a l'impression d'y être...

    Connaissant quelque peu ces vignerons, il s'agit bien du millésime 2017, le millésime doit être écrit sur le bouchon me semble-t-il.
    Les macérations s'effectuent avec vendange foulée et en grappe entière, d'où l'extraction de tannins et de l'aromatique fraiche et, "végétale" (bien que cela puisse sous-entendre un léger manque de maturité).

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