Maison DEux Montille Soeur Frère - Auxey Duresses 2010

C'est la première fois que je déguste un vin de cette fraîche maison de négoce bourguignonne. Bouteille offerte il y a quelques années par un proche ami et qui a échappé, je ne sais trop comment, au rituel du cellophanage, indispensable préalable, pour toute bouteille digne de ce nom, avant de franchir le seuil de ma cave (dont l'humidité relative de l'air doit avoisiner les 100%...). Du coup, avant de ne plus être capable d'identifier cette bouteille, j'ai choisi de l'ouvrir pour accompagner un pâté de pomme de terres, oignons blancs, ciboulette, persil, piment. Je pense néanmoins que sans ce problème d'étiquette, je l'aurai gardée encore quelques temps. 


La robe est claire, jaune pâle, aux reflets translucides. 

Le premier nez sent précisément le pâté de foie gras. Pas la terrine de foie gras ni le bloc de foie gras, mais bien le pâté de foie gras, cette farce de porc et de foie au cognac qui vient encercler un médaillon de foie gras de canard. Avec une fine tranche de truffe (du Périgord s'entend) posée sur le dessus. Ca me ramène en enfance, car cette odeur est précisément celle du pâté périgourdin tel que le faisaient mes grands parents en Dordogne et que continuent parfois à le faire mes parents... Il me faudra du temps et beaucoup d'aération pour oublier cette première impression. 
Après oxygénation prolongée, le vin développe un bouquet avec une importante odeur lactée (proche de celle du yaourt au citron que nous produisons à la ferme), du cédrat, du pain grillé, de l'aubépine, et un boisé dominé par le pin. C'est assez complexe mais un peu étouffé par le côté lacté.

En bouche, le vin est plutôt riche, avec du volume et du gras. Encore dominé par l'élevage à ce stade, le vin garde malgré tout une tension et une vivacité qui lui permettent d'éviter la lourdeur. L'attaque est assez incisive, sur les agrumes, puis le vin prend de l'ampleur en milieu de bouche, avec ce côté lacté qui revient accompagné par des notes de pêche cuite. La fin de bouche est marqué par le bois (le pin toujours) et une petite amertume qui m'évoque celle du caramel très cuit. La longueur est correcte. 

Commentaire général: Bon. C'est clairement pas mon style de vin, mais dans le genre c'est très bien fait. Si je voulais faire le difficile, je dirai que c'est pas assez sec, ça manque de vivacité et d'authenticité aromatique. C'est le classicisme du chardonnay de Bourgogne. Un vin pour moi d'un autre temps, qui fait pâle figure (surtout si on regarde les tarifs), face à ce que ce même cépage donne dans le Jura voisin. Mais ne nous méprenons pas, pour les amateurs de ce style, c'est une belle réussite.  C'est peut-être même le meilleur Auxey-Duresses que j'ai bu pour le moment (même si vous aurez compris que mon expérience en la matière est limitée).


 

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